MISE À JOUR 2 : La maison Knowlton déménage bientôt.
MISE À JOUR 1 : Nouvelle rassurante pour la maison Knowlton. C’est à suivre!
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Patrimoine historique
Au village de Knowlton, composante de la Ville de Lac-Brome en Estrie, une maison patrimoniale suscite bien des débats sans mobiliser suffisamment la population. Que faire avec un patrimoine que tous veulent conserver… sans s’impliquer pour sa sauvegarde?
La maison Knowlton

Photo : Save Paul Holland Knowlton House (Fb)
Il s’agit d’une maison bicentenaire construite par le fondateur de la municipalité, Paul Holland Knowlton, en 1815. Au cours des années, le bâtiment a été agrandi. Il est situé sur les terrains du Club de golf local qui en est propriétaire. Seule la partie originale du monument est patrimoniale et au cœur du litige.
Le Club souhaite démolir la maison Knowlton parce que ses frais d’entretien et de rénovation sont trop élevés. De plus, l’organisme veut cet espace pour améliorer son stationnement.
Les points de vue
Le Club suggère que le monument soit déménagé et il offre 10 000$ pour ce faire. La société d’histoire locale serait prête à accueillir la maison. Une fois mise aux normes, elle servirait à exposer des artéfacts.
Pour certains, l’idée de transférer le bâtiment est bonne. Il faut poursuivre les discussions avec le Club. Présentement, le monument est un bien privé. La communauté ne peut pas s’en occuper. Pour d’autres, le déménagement est la pire option. La maison doit rester à son lieu d’origine, car cela lui donne une grande valeur patrimoniale. Le Club de golf doit nuancer sa position.
En février 2012, le conseil municipal émet un avis de protection. La maison patrimoniale est ainsi temporairement sous la protection de la municipalité. Les élus souhaitent laisser le temps aux citoyens pour trouver une solution. Candide, le maire affirme que la ville ne sait pas quoi faire avec le bâtiment. De plus, celle-ci n’entend pas mener de front un projet de conservation.
Une mobilisation passive
Ce débat perdure depuis trois ans. En novembre 2010, le Club a fait une première demande de permis de démolition. Celle-ci fut refusée. Pendant deux ans, les choses ont peu bougé tant du côté des citoyens que de la municipalité. En février 2012, le Club a donc à nouveau demandé la permission de raser le bâtiment. Des citoyens ont contesté et le requérant fut débouté. La Ville émet alors son avis de protection. En avril 2013, l’organisme renouvelle sa demande. Des lettres de protestation, une pétition et des discussions lors d’une réunion publique amènent le comité décideur à prendre une décision défavorable. Cette fois-ci, le Club ira en appel. Concrètement, la maison est un bien privé et ne jouit pas d’appui puisque la Ville n’a pas avalisé sa protection.
Devant la menace tangible, la résistance s’organise enfin…
Tous s’entendent, y compris le Club de golf, pour affirmer que le bâtiment a une valeur patrimoniale importante. Malgré son impatience, le propriétaire souhaite que le bâtiment soit transféré. Il serait prêt à bonifier son offre financière.

Photo : La Voix de l’Est (16 mars 2013)
Jusqu’à récemment, la participation citoyenne a été absente alors que moins de 2% de la population se mobilise, du moins conteste la destruction. Les citoyens s’organisent lentement. Ainsi, dernièrement, ils ont créé une page Facebook et des activités de souscription. Toutefois, une consultation rapide de la page montre que seulement quelques dévoués participent activement à son contenu. En somme, l’engagement citoyen reste faible et le défi immense.
Les élus ont aussi un rôle à jouer. À ce jour, le conseil municipal a utilisé des moyens de protection peu contraignants pour lui. En tant que représentants et chefs de leur communauté, les élus doivent prendre position et s’engager dans ce débat que ce soit par une subvention ou par la citation patrimoniale du bâtiment. La deuxième option appelle aussi à l’octroi d’une aide financière.
Il est bien certain que le déplacement d’un bâtiment réduit grandement la valeur d’authenticité d’un patrimonial. Au vue des couts que cela engendre, les déplacements ne sont pas fréquents. Dans bien des cas, cela dépend de la volonté des élus de sauvegarder leur patrimoine.
J’ai en tête le cas d’un bâtiment déplacé de trois cents mètres. Le choix du nouvel emplacement était basé sur des principes d’authenticité notamment en milieu rural XIXe siècle. Dans l’ensemble, c’est un succès pour la communauté.
Bonne chance dans vos démarches.
Je pense que seule la préservation in situ conserve au bâtiment toute sa valeur patrimoniale. Le site fait partie des choix du maître de l’ouvrage. Celui-ci doit avoir pesé sur le programme et le cahier des charges pour y adapter l’édifice dans toutes ses caractéristiques : implantation, orientation, environnement, matériaux… Et même si la fonction ancienne a disparu, une affectation contemporaine respectueuse peut garantir un nouvel usage à ce témoin du passé. Encore faut-il le vouloir!
La société de consommation nous a modelé un univers dont tous les éléments n’apparaissent plus que comme transitoires, remplaçables à l’envi, nos yeux suivant les tendances d’une mode toujours plus fugace.
Je cherche, pour ma part, à sensibiliser l’opinion, en Belgique d’abord, au sort du « Château Balzat », situé à Ottignies au sud de Bruxelles, qu’un promoteur veut voir disparaître.
Parmi les blessés belges de la Grande Guerre (1914-1918), sur le front de l’Yser notamment, la figure du brigadier Alfred Balzat a marqué l’histoire et le paysage d’Ottignies-Louvain-la-Neuve. Emmené en Angleterre pour y être soigné, il y rencontrera une aristocrate anglaise Lilias Maxwell Black, née en Nouvelle Ecosse, qui a passé sa jeunesse en Extrême-Orient. D’abord marraine de guerre, celle-ci deviendra son épouse. De retour en Belgique, ils choisissent le site escarpé du coteau nord-ouest d’Ottignies, l’avenue des Villas, pour y faire édifier en 1925, d’après les plans d’Arthur Manne, une demeure remarquable par ses réminiscences d’Italie, de « French Riviera » et de Chine, au milieu d’un parc arboré. Véritable balcon sur Ottignies, et devenue un élément clé de son paysage traditionnel, la villa « La Campanilla » offre à ses occupants un belvédère d’où se découvrent, à 360 degrés, la vallée de la Dyle, les hauteurs de la Croix et du Stimont, et la campagne, alors agreste, du Petit-Ry. Devenu un établissement hôtelier, le « Château Balzat », le site échoit à un promoteur immobilier qui rêve, aujourd’hui, de le démolir pour commémorer à sa façon la Première Guerre mondiale. Une pétition cherche à sauver la villa en obtenant son classement. https://11674.lapetition.be/