Patrimoine culinaire
Le 17 septembre dernier, le Musée de la civilisation à Québec, en collaboration avec Patrimoine Canada (museevirtuel.ca), inaugurait une exposition virtuelle sur le patrimoine alimentaire. Avec Bien manger, ce patrimoine, qualifié de nouveau, effectue une première incursion parmi le grand public. Comment peut-on apprécier un patrimoine qui se détache des valeurs patrimoniales usuelles?
Un regard historique

Une poutine typique
L’intérêt pour l’alimentaire n’est pas nouveau. Ainsi, en 1749, lors d’un séjour en Amérique du Nord, le Suédois Pehr Kalm fait des observations générales sur le contenu de jardins et de quelques repas dans son journal de voyage. Au tournant du XIXe siècle, l’historien Benjamin Sulte retrace des mets typiques chez les Canadiens français, dont la soupe aux pois. En 1925, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal met en valeur la fabrication du sirop d’érable lors de son défilé du 24 juin. Quelques années plus tard, dans un… Continuer la lecture
Patrimoine équin
Le 11 septembre dernier, le Horse Palace de Griffintown à Montréal inaugurait un paddock pour ses chevaux résidents. Ce travail soutenu de conservation résulte d’une mobilisation modèle des résidents du quartier et de diverses institutions locales. Quels sont les ingrédients essentiels à une mobilisation remarquable pour le patrimoine?
Le Horse Palace

Photo : Dario Ayala (The Gazette)
Le Horse Palace de Griffintown est l’une des dernières écuries urbaines à Montréal et le seul ensemble typique du Régime français à exister dans le quartier. Les écuries abritent les chevaux des caléchiers du Vieux-Montréal. Le site comprend une maison du milieu du XIXe siècle, une vieille auberge pour les voyageurs ainsi que des étables qui sont en usage depuis 1862. La valeur patrimoniale, architecturale et historique des lieux s’incarne dans les bâtiments et par le maintien de ses activités d’origine.
Les résidents sont en majorité des chevaux de trait.… Continuer la lecture
Patrimoine militaire
Le patrimoine militaire apparaît dans la sphère publique en 1994 avec un ouvrage au titre évocateur de patrimoine militaire, et présentant l’histoire et l’évolution des institutions militaires canadiennes. Cependant, l’histoire en soi n’est pas patrimoniale, mais bien un outil servant à le mettre en valeur. Peut-on valoriser un patrimoine dont les limites sont équivoques?
Présence du patrimoine militaire

Canon d’artillerie de la Deuxième Guerre mondiale exposé à la Place du Canada (Montréal)
L’idée d’associer les militaires au patrimoine n’est pas nouvelle. En effet, au lendemain de la Première Guerre mondiale, des régiments collectent des objets en vue de les conserver. Dans la sphère publique, des canons d’artillerie et d’autres sont installés dans les parcs aux côtés de monuments dédiés aux Braves. Plus anciennes, des structures telles que la citadelle à Québec ou le monument aux Héros de la guerre des Boers à Montréal soulignent le passé militaire des… Continuer la lecture
Enjeux du patrimoine
Le gouvernement canadien a adopté la Loi sur la protection des phares patrimoniaux (LPPP). La législation, en vigueur depuis mai 2010, est conçue pour protéger des phares appartenant au gouvernement fédéral et ayant une importance patrimoniale. Cependant, cet engagement envers le patrimoine repose entièrement sur la localité où se trouvent érigés les bâtiments. Quelle valeur doit-on accorder à une loi qui n’a aucune mesure coercitive?
Les phares du Saint-Laurent

À Cap-des-Rosiers, 1858
Site internet Parce que la vie c’est du bonbon, s.d.
Les premiers phares bordant le fleuve Saint-Laurent apparaissent au XIXe siècle. Parmi les plus anciens figurent ceux de Cap-des-Rosiers (1858), de Pointe-au-Père (1859) et de Cap-Chat (1871). Aujourd’hui, les capitaines n’ont plus besoin de ces balises puisqu’ils dirigent leur navire à l’aide de satellites.
Au Québec, treize phares sont cités par des municipalités et un seul est classé par le ministère de la… Continuer la lecture
Patrimoine industriel
L’automne 2012 signale la fin des activités minières à Thetford Mines. La ville se retrouve ainsi affligée d’une industrie honnie, l’amiante, dont les traces subsistent à quelques pas de son centre-ville. Que faire avec un patrimoine stigmatisé dont la richesse est indéniable?
Mise en situation

La Presse Canadienne.
Photo : Jacques Boissinot
À Thetford Mines, des études ont mis au jour l’absence de produits suffisamment importants pour mériter un détour vers la région. Ce manque est une faiblesse majeure au niveau touristique à une époque où les courts séjours et les escapades jouissent d’une forte popularité. Pourtant, les installations minières en place, et leur association avec la ville, constituent une niche novatrice à exploiter.
Le site
Originalement connu sous l’appellation KB-3, la mine King figure parmi les premières exploitations d’amiante au Canada, dès 1878. Le gisement est à l’origine de plusieurs innovations durables dans l’extraction… Continuer la lecture