Histoire du patrimoine : les pionniers
La discipline de l’ethnologie – le folklore au XIXe siècle – s’intéresse à l’ordinaire[1]. Les ethnologues répertorient les faits et gestes du quotidien – humour, cuisine, musique, parler et expressions, vêtements… À long terme, ces éléments définissent la culture et l’identité d’un groupe.
L’ethnologie, qui révèle le patrimoine ethnologique matériel ou immatériel, développe ses méthodes scientifiques depuis le XIXe siècle, d’abord en Europe, puis aux États-Unis. La discipline du folklore est enseignée à l’université américaine dès le tournant du siècle selon deux orientations. Les tenants de la méthode anthropologique s’intéressent avant tout aux traditions orales; ils rencontrent des informateurs et recueillent leur savoir. La méthode des littérateurs repose sur la recherche en bibliothèque. Leurs recherches sur l’ensemble des pratiques traditionnelles se font par l’étude de manuscrits et de documents archivés.
Au Canada français, l’intérêt pour… Continuer la lecture
Patrimoine historique
À Charlesbourg dans la région de Québec, la maison Déry suscite bien des questionnements. Sa valeur patrimoniale est indéniable. Toutefois, sa localisation en dehors du secteur ancien de la ville rend difficile sa protection et ébranle même les enjeux du patrimoine. Voilà un cas où le plan d’urbanisme peut être néfaste.
La maison Déry
Construite en 1834, la maison Déry est située sur la rue du Vignoble, anciennement rang de la commune, tracée au XVIIe siècle. Vernaculaire, le bâtiment est d’inspiration néoclassique avec les grandes ouvertures, les lucarnes, le carré dégagé du sol, le toit à deux pentes et les longues galeries.
Située dans un ancien milieu rural, la rue du Vignoble abrite quatorze maisons ancestrales des XVIIIe et XIXe siècles sur une distance d’environ un kilomètre. Quoiqu’à l’extérieur du quartier historique de la ville, ce… Continuer la lecture
Théories du patrimoine
Mon billet récent sur le patrimoine vivant a suscité quelques commentaires sur la page et en privé. Dans quel contexte cette notion apparaît-elle? Comment s’inscrit-elle dans la législation québécoise?
Avant la Convention de l’UNESCO
En 1999, Koïchiro Matsuura devient directeur général de l’UNESCO et met en priorité la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Ce concept, bien connu dans son pays d’origine est inscrit dans la législation japonaise depuis les années 1950. À cette époque, le pays est sous le contrôle des États-Unis et la loi pourrait avoir été adoptée pour résister à l’occidentalisation.
Outre les monuments et les sites, la loi japonaise protège les «biens culturels immatériels» ayant une valeur historique ou artistique tels que le théâtre, la musique ou les arts appliqués, les «biens culturels immatériels populaires» c’est-à-dire les manifestations… Continuer la lecture
Théories du patrimoine
Les consultations publiques récentes pour une nouvelle politique culturelle ont mobilisé les sociétés, dont le Conseil québécois du patrimoine vivant (CQPV), à déposer un mémoire. Parmi elles, plusieurs sont fédérées au CQPV qui regroupe des praticiens (chants, contes, danses, musiques traditionnels). Leur mémoire reprend en partie les définitions du CQPV. C’est une bonne stratégie puisque quelques centaines de praticiens parlent ainsi d’une seule voix. Toutefois, il importe de présenter le patrimoine vivant avec justesse.
La définition du patrimoine immatériel selon le CQPV
« Le patrimoine immatériel est un concept établi pour désigner des traditions, en particulier des pratiques culturelles transmises de génération en génération par oralité, observation et imitation. Il a pour objectif principal de favoriser la sauvegarde et le développement des divers éléments qu’il comprend, dans… Continuer la lecture
Patrimoine religieux
La démolition récente de l’église Saint-Thomas de Pierreville a suscité des critiques. Cependant, la situation sur quelques années montre que les bonnes intentions de conservation au départ ont peu à peu fait place à un démantèlement inéluctable avec la disparition en synchronie des moyens existants.
Située en milieu rural à proximité du lac Saint-Pierre, la municipalité est créée en 2001 à la suite d’une fusion du village de Pierreville et des paroisses Saint-Thomas-de-Pierreville et Notre-Dame-de-Pierreville. Environ 2 200 personnes y résident. L’érection canonique de la paroisse Saint-Thomas de Pierreville a lieu en 1853. Deux ans plus tard, l’église paroissiale est inaugurée. Selon le Conseil du patrimoine religieux, le bâtiment n’est pas éligible à ses programmes de subvention, car sa valeur patrimoniale est jugée faible.
Acquisition des lieux
En 2009, la ville fait une offre d’achat. Elle obtient une partie des… Continuer la lecture