Ancien presbytère, Saint-Edmond-les-Plaines.  Photo : archives, radio-canada.ca

Ancien presbytère, Saint-Edmond-les-Plaines.
Photo : archives, radio-canada.ca

Patrimoine religieux

Dans la sphère du patrimoine religieux, les idées ne manquent pas quand vient le temps de convertir l’ancienne résidence du curé. Quelle place occupe le patrimoine dans la requalification d’un presbytère?

Le presbytère

L’habitation du curé chez les catholiques ou le pasteur protestant est construite à proximité de l’église et s’inscrit dans l’ensemble constituant le noyau villageois. Outre sa fonction de résidence, de nombreux presbytères servent aussi, notamment, pour tenir des activités pastorales et pour héberger des organismes caritatifs. Les Fabriques en sont les propriétaires et lorsqu’elles sont confrontées à des difficultés financières, elles commencent souvent par vendre ce bâtiment. Il suffit de consulter un moteur de recherche avec le terme « presbytère à vendre » pour constater l’ampleur des enjeux.

Recyclage des presbytères

Parmi les presbytères vendus, plusieurs deviennent des résidences privées ou sont remplacés par de nouvelles structures telles que des logements sociaux. Toutefois, la majorité des bâtiments convertis restent dans le domaine public sous une forme ou une autre. Enfin, peu importe la nouvelle vocation du monument, l’un des objectifs de la conversion demeure en majorité d’amener les gens au monument.

Les municipalités demeurent les acteurs les plus impliqués puisqu’elles achètent, cautionnent le changement ou subventionnent le projet. Elles rendent également des comptes aux citoyens. Vient ensuite le milieu culturel, communautaire et d’affaires. Les quelques cas répertoriés sont représentatifs de la situation sur le terrain.

Nouvelles vocations culturelles

Dans la région de Chaudière-L’Appalache, la municipalité de Leclercville souligne son 150e anniversaire avec l’acquisition du presbytère. Elle compte aménager les lieux pour y accueillir des expositions temporaires et une autre permanente sur l’histoire de la région. Selon les élus, le développement de la localité passe par la mise en valeur du patrimoine, des arts et de la culture. On espère aussi, grâce aux nouvelles installations, attirer des événements culturels.

Ancien presbytère, Chelsea. Photo : Simon Séguin-Bertrand (Le droit)

Ancien presbytère, Chelsea.
Photo : Simon Séguin-Bertrand (Le droit)

En Outaouais, à Chelsea, des artistes et des gens d’affaires se sont regroupés pour la sauvegarde du presbytère laissé à l’abandon. Aujourd’hui, l’édifice abrite des ateliers d’artistes. Des espaces sont aménagés en studio pour location et quelques locaux sont équipés pour y tenir des événements tels que concerts intimes. La Fabrique demeure propriétaire; les locataires paient un loyer symbolique et assurent les travaux et l’entretien du bâtiment. Un peu plus loin, à Blue Sea, un lieu de villégiature, la municipalité souhaite revitaliser le cœur du village et créer un lieu de rencontre entre les résidents permanents et saisonniers. Selon la nouvelle vocation, le presbytère logera des organismes culturels et les gens profiteront d’un nouvel endroit pour prendre un café. Dans ces deux exemples, la dimension patrimoniale du lieu n’est pas un critère.

La conversion du presbytère d’Hébertville au Saguenay-Lac-Saint-Jean s’inscrit dans le domaine du patrimoine. Des bénévoles  ont rénové et reconstitué les appartements où vivait le curé. Le projet prévoit aussi exposer des objets religieux de la localité. Le critère d’authenticité domine les enjeux. Outre le public de proximité, la corporation propriétaire espère attirer des touristes.

Vocation commerciale

À Saint-Edmond-les-Plaines au Saguenay-Lac-Saint-Jean, le presbytère héberge un dépanneur et un restaurant. Il sert aussi de bureau d’accueil pour un terrain de camping et d’information touristique. Ce bâtiment patrimonial, construit en 1924, fut d’abord érigé au village de Val-Jalbert, puis déplacé à son lieu actuel. En 2012, la Corporation de développement locale l’a acquis dans l’optique d’une conservation du patrimoine.

Vocations communautaires

Les organismes communautaires sont aussi des instigateurs actifs : garderie, centre de jour, centre de soins et bien d’autres. Les nouvelles vocations répondent à des besoins spécifiques du milieu. Ainsi, à Montréal, un organisme sans but lucratif possède l’ancien presbytère de Sainte-Brigide-de-Kildare. Il s’agit aujourd’hui d’un centre d’aide pour les jeunes de 12 à 17 ans dans la rue et sans ressources. À Laterrière, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, l’ancien presbytère est devenu un centre pour la jeunesse ayant des besoins de réadaptation. L’accès à ces lieux est restreint. Toutefois, cette restriction n’exempte pas les nouveaux propriétaires de leur obligation envers le patrimoine. L’acte d’achat de ces deux bâtiments stipule que les modifications et l’entretien des lieux doivent se faire selon des normes exigibles pour les monuments patrimoniaux.

Ces exemples montrent la versatilité des idées et des adaptations possibles pour ces bâtiments. Dans l’ensemble, les nouveaux propriétaires, à moins d’y être obligés par la loi parce que le monument est protégé, aménagent l’intérieur selon leurs besoins. Cependant, ils sont vigilants à conserver le cachet ancien de l’enveloppe extérieure. Ils ont ainsi, un bâtiment à l’allure prestigieuse pour accueillir leurs concitoyens et les visiteurs.

leclerville

Ancien presbytère, Leclercville Photo : Maryvonne, 2013

Ancien presbytère, Leclercville Photo : Maryvonne, 2013

2 Responses to Les presbytères paroissiaux :

un patrimoine toujours en service

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