Pavot bleu de l'Himalaya Source : Wikipedia commun

Pavot bleu de l’Himalaya
Source : Wikipedia commun

Patrimoine végétal

Les Jardins de Métis sont devenus un moteur touristique de la région Gaspésie-Bas-Saint-Laurent. Lauréat de plusieurs prix pour la qualité des installations et de l’offre, l’institution suit un parcours sans fautes. Regard sur une alliance économie, tourisme et patrimoine à l’avantage de ce dernier.

Historique

L’arrivée du chemin de fer en 1874 à Sainte-Flavie favorise le développement de la villégiature dans la région. George Stephen, président du Canadien Pacifique, achète une partie de l’ancienne seigneurie du Mitis afin d’obtenir les droits de pêche d’un ruisseau à proximité. Il construit une villa qui lui sert de camp et de résidence estivale.

Sa nièce Elsie Reford hérite de la propriété en 1918. Elle continue y habite l’été. Cependant, sa santé l’oblige à ralentir ses activités. Elle s’initie alors au jardinage; une entreprise qui la passionne pendant de longues années.

Le gouvernement du Québec acquiert le site en 1962 et ouvre les jardins au public.  Toutefois, les déficits s’accumulent et les lieux sont revendus pour une somme symbolique de 1$ à la famille Reford et à un organisme sans but lucratif.

Le site

Les Jardins de Métis forment un lieu de villégiature depuis 1887. Sa superficie est d’environ 18 hectares dans un périmètre irrégulier. Le site comprend plusieurs jardins et espaces boisés, la villa, l’ancienne maison du gardien, et des bâtiments secondaires.

Valeur patrimoniale

Les Jardins rappellent les vastes domaines de villégiature aménagés par l’élite anglophone au tournant du XIXe siècle. L’endroit jouit d’un microclimat qui a permis à Elsie Reford d’y faire pousser des espère rares telles que le pavot bleu de l’Himalaya et l’érable rouge du Japon. Avant-gardiste, Elsie figure parmi les premières à cultiver les azalées et les rhododendrons au Québec. Les jardins spécialisés, les sentiers sinueux, l’allée royale et les nombreuses platebandes sont d’inspiration anglaise en vogue au XXe siècle. La collection de plantes est unique dans la province.

Les Jardins de Métis sont désignés lieu historique national dès 1995 et le ministre de la Culture et des Communications les classe en 2013.

Restauration de la collection horticole

À l’acquisition du domaine, la famille Reford constate que le dessin original a été conservé, mais que la collection horticole fut modifiée. Une recherche dans les archives familiales permet de redonner au site son aspect d’origine notamment en identifiant plusieurs espèces végétales qui avaient disparu. Déjà en 1962, l’endroit figure parmi les plus beaux jardins privés au Canada. Aujourd’hui, il abrite 3 000 espèces et variétés de plantes indigènes et exotiques.

Bonifier l’offre touristique

Depuis l’an 2000, un Festival international de l’art des jardins contemporains réunit des artistes et des architectes-paysagistes d’Europe et d’Amérique du Nord. Il s’agit d’un événement unique en Amérique qui mène à la création de neuf jardins temporaires. Le festival est affilié à des manifestations similaires en France et en Italie. L’envergure des Jardins s’inscrit ainsi au niveau international.

En 2004, le site se renouvelle avec l’ajout d’un pavillon d’accueil, de jardins et d’aménagements paysagers. La villa est aussi restaurée. Le secteur épicurien se développe deux ans plus tard avec des activités hebdomadaires de dégustation de produits régionaux avec des chefs réputés.

Un inventaire archéologique est en cours. Des traces d’occupation pouvant remonter jusqu’à 4 000 ans sont confirmées. Les Jardins envisagent de mettre en valeur les artéfacts retrouvés.

Une entreprise qui reste précaire

En 2012, les propriétaires fêtent le 50e anniversaire d’ouverture des lieux au public. Plus de cinq millions de personnes ont franchi les guichets. Toutefois, ces derniers soulignent une baisse d’achalandage malgré les améliorations et la modernisation du site. Les couts de l’essence, l’éloignement et la météo entre autres constituent des barrières pour les touristes.

Aux Jardins du Métis Source : Wikipédia commun

Aux Jardins du Métis
Source : Wikipédia commun

Diversifier l’intérêt des visiteurs

La saison 2013 connait aussi une baisse de fréquentation. On constate les limites de l’attractivité du patrimoine horticole et la nécessité d’aiguiser la curiosité des visiteurs sur de nouveaux sujets. Selon les propriétaires, un virage est nécessaire afin d’attirer une clientèle ayant d’autres besoins. Une réflexion est amorcée pour des projets originaux dont la découverte du milieu marin.

Les enjeux du patrimoine

Du point de vue patrimonial, les Jardins de Métis renversent le paradigme voulant que le patrimoine soit approprié par la communauté. Les propriétaires tout comme les résidents de proximité perçoivent d’abord les Jardins comme une attraction touristique, un moyen d’attirer les gens dans la région. L’alliance patrimoine, économie et tourisme fait bon ménage et constitue une protection solide pour ce patrimoine fragile puisque son entretien et sa beauté sont des conditions essentielles au succès financier et d’affluence des Jardins.

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